Un petit village surmonté par un manoir. Des boites, des portes et des tiroirs. Où mènent-ils... |
| | Ce soir je serai la plus belle... | |
| Auteur | Message |
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Bisou magique
Messages : 30 Date d'inscription : 19/04/2014 Localisation : Au bord de l'eau
| Sujet: Ce soir je serai la plus belle... Sam 10 Mai - 8:19 | |
| Dans toutes les Boîtes, dans tous les mondes, partout, elle avait une vie sexuelle des plus épanouies. Bien plus épanouie, toujours, que celle qu'elle avait au Village, misérable amas de bâtisses ridicules qui se tenait avec une fierté déplacée au beau milieu de nulle part. Cet état de fait, bien sûr, tenait à ce petit détail très gênant : le Village manquait d'hommes. Cruellement. Et si, principalement par proxy, par ses multiples et nombreuses expériences d'emboîtage - dans plusieurs sens du terme -, elle-même pouvait se vanter d'être bi, elle avait parfois le sentiment d'être bien la seule dans ce cas au Village. Ce qui par ailleurs la vexait un peu. Non pas qu'elle se soit sentie bizarre, non. Mais ses lectures nippones étaient très claires là-dessus : dans un environnement exclusivement féminin, tout le monde ou presque devenait lesbien. Le Village était de toute évidence la seule exception à cette règle, et Lizbeth soupçonnait que la faute en revenait au Manoir. Il était impossible qu'elle soit la seule à l'utiliser pour aller se jeter dans les bras torrides d'amants sexys. Elle était sûre, en fait, que tout le monde le faisait.
Toujours était-il que, toute chance de coucher avec une fille du Village virtuellement supprimée, il lui restait encore les éventuels garçons qui venaient se perdre et qui, pris dans la toile qu'était le Manoir, ne repartait jamais. Et il y en avait de plus en plus. Et pas des moches, pour ne rien gâcher. Mais si elle voulait avoir la moindre chance de les séduire, il fallait qu'elle soit à son avantage. Belle, désirable, avec des habits qui promettaient beaucoup sans trop dévoiler. Ce qui signifiait donc, même si elle se refusait à l'admettre véritablement, qu'elle avait besoin d'aide. Elle soupira et regarda l'horloge. Bientôt deux heures de l'après-midi. Personne n'avait mis les pieds dans le bâtiment pour le moment. Personne depuis deux jours, en fait. Et elle avait fini sa lecture, évidemment. Elle n'aurait jamais cru que Les Trois Mousquetaires lui feraient si peu d'usage. Elle soupira de nouveau. Elle se ferait enguirlander si jamais on apprenait qu'elle avait séché sa garde. Mais si elle se débrouillait bien... Oui, il y avait peut-être un moyen pour obtenir le beurre, l'argent du beurre, la crémière, le crémier, et sans le moindre inconvénient. Elle sourit, se leva, plaça un panneau indiquant Je reviens tout de suite sur la porte, et se dirigea vers la place du village, vers son but, vers son amie.
Elle traversa le village dans sa blouse d'infirmière ultra-courte, ses fesses clairement visible au rythme pressé où elle allait, sans être gênée pour quoi que ce fut. Après tout, tout le monde au Village savait bien dans quelle tenue elle exerçait son métier, et les seuls à pouvoir l'ignorer était les étrangers. Et eux, elle voulait qu'ils sachent qu'elle était accorte, comme on disait, et qu'ils étaient les bienvenus. A toute heure du jour, comme de la nuit. Elle atteignit promptement son but, dont elle poussa la porte d'un geste souple, rapide, s'engouffrant dans l'ouverture sans que personne de l'extérieur ne puisse rien voir d'autre que ses jolies fesses, en déclamant de la façon la plus volumineuse et convaincante possible.
" Me voilà, me voilà, qu'est-ce que tu t'es encore fait de si grave que je doive me déplacer sans tarder et que toi, tu ne puisses pas ? "
Puis elle ferma la porte derrière elle, la claquant presque, se trouvant à son grand soulagement seule dans la boutique avec son amie. Elle laissa d'ailleurs échapper un soupir de soulagement, et sourit à la jeune femme qui se tenait plus loin.
" Excuse-moi pour ça mais, comme tu dois t'en douter, je ne suis pas censée être là. "
Elle avait prononcé ces mots beaucoup plus calmement, et surtout beaucoup plus bas. Après tout, cette fois, elle ne voulait pas être entendue depuis l'extérieur. Elle réajusta sa blouse pour conserver un minimum social de décence devant son amie, et s'approcha en minaudant légèrement.
" Diiiiiiis... "
Arrivée juste devant sa proie, elle se pencha un peu et la regarda par en-dessous, avec des yeux qui arboraient une expression calculée soigneusement pour qu'on ne puisse rien lui refuser. Le Chat Potté en aurait été jaloux.
" Tu me ferais une jolie robe ? "
Elle cligna des yeux, une fois, large sourire sur les lèvres. Elle ne doutait pas un instant de la réponse. Après tout, Awrigha lui avait conçu sa blouse. Elle savait tout faire. Tout coudre, en tous cas. |
| | | Pleine De Vie
Messages : 27 Date d'inscription : 20/04/2014
| Sujet: Re: Ce soir je serai la plus belle... Lun 12 Mai - 14:17 | |
| Elle n’était pas allée au Manoir depuis au moins tout ça. Ca la travaillait un peu, le soir quand la boutique fermait. Quand elle cousait pour elle au coin du feu. Quand elle lisait son roman du mois. Quand elle se réveillait le matin. Elle tenait bon. Preuve qu’elle n’était pas accroc comme les autres puisque c’était elle qui décidait quand se divertir. Pas tout de suite. Pas cette semaine. Encore un peu plus loin. Il y avait du travail ces derniers jours. Un changement de saison peut-être ou dans les températures. Elle n’avait pas fait attention. Elle se demandait aussi comment elle pouvait avoir une vie aussi morne et chiante alors que les boites lui parlaient de merveilles, de dragons et de milliers d’ennuis. Mais elle n’y pensait pas. Parce que ce n’était pas le Manoir qui commandait sa vie. C’était elle-même. Rêver n’avait jamais rien apporté de bon au final. C’était parce qu’elle était rêveuse que sa mère avait décidé de s’accrocher à son père. Parce qu’elle était faible qu’elle s’était abandonnée à la tentation. Elle n’était pas comme ça. Elle était pragmatique. Elle ne s’accrochait pas, à personne, et elle ne cédait pas, à rien. Elle le voyait bien dans les boîtes. Elle s’attirait toujours tout un tas d’ennui mais toujours encore elle était fière. La sonnette de la boutique tinta. Levant les yeux, Aw vit le cadrant de l’horloge indiquer deux heures. Il faudrait qu’elle pense à prendre une pause déjeuner. Elle soupira. Il n’y avait qu’elle pour oublier de manger dans un truc aussi mort. Elle regarda par la fenêtre de l’arrière boutique, celle qui donnait sur le devant et se leva comme un diable dans sa boîte, se précipitant vers le comptoir avec un sourire aux lèvres. Toujours dans l’arrière boutique, un pantalon troué gisait au sol, son aiguille se perdant dangereusement sur le parquet gris. Juste à temps pour entendre la fin de l’engueulade de façade. Awrigha rendit son sourire à son amie. C’était un truc qu’elle n’avait pas tellement dans les boites. Des amis. Ici non plus cela dit, à part l’infirmière à moitié nue qui venait de débarquer façon tragédie grecque….en nettement plus sexy. Elle la laissa minauder, se redressant comme un mur, les bras croisés, l’air (bien trop) méfiant. Un sourire faisait briller ses iris sombres. En voilà une qui était désespérée. Et qui devait donner une vue magnifique à la porte et quiconque aurait la chance de la passer.
« Une jolie robe comment ? »
Elle continuait à jouer le mur de méfiance malgré la joie que lui prodiguait la venue de son amie (éclairant un ciel trop gris) et le challenge d’une « jolie robe ». Les gens ici se fichaient pas mal de leurs habits en général. Ils pouvaient avoir ceux qu’ils voulaient au Manoir sans aucun frais et elle se retrouvait à faire des retouches sur des machins rapiécés. Sa dernière commande sympa – et ça remontait déjà bien trop loin- c’était pour Liz’ et c’était son uniforme présent. Elle n’en était d’ailleurs pas mécontente même si elle aurait bien voulu le faire un rien plus long. Enfin. Ca lui avait donné une occasion de râler. C’était important. Elle avait une réputation à tenir. Elle décroisa les bras.
« Ca va te coûter le tissu, tu en es consciente… et une faveur pour plus tard. »
Elle posa ses mains à plat sur la table dans un bruit sourd, se baissant soudain pour regarder son amie dans les yeux. Son visage farouche s’orna d’un sourire carnassier.
« Et ce n’est pas négociable jeune fille. »
Le Manoir n’était plus qu’une petite chanson au fond de son crâne. La réalité se faisait intéressante. Un défi, c’était tout ce qui lui manquait. Cela ne la surprenait pas, au fond. Quelque soit le mal dont on souffrait au Village, on pouvait compter sur Lizbeth pour le guérir. Avec un rayon de soleil.
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| | | Bisou magique
Messages : 30 Date d'inscription : 19/04/2014 Localisation : Au bord de l'eau
| Sujet: Re: Ce soir je serai la plus belle... Ven 23 Mai - 17:18 | |
| Son amie l'accueillit, comme elle aurait pu s'en douter, avec une expression très sérieuse et très de façade, le sourire et le tintement au fond de ses yeux ne laissant aucun doute sur le fait qu'elle ravie de la voir, peut-être même autant que Lizbeth elle-même était contente d'échapper à son ennui. Sans parler de la perspective de la robe... D'ailleurs, son amie venait de poser une question très intéressante. Elle n'y avait pas vraiment réfléchi, à vrai dire. Elle voulait juste une jolie robe, pour draguer, quoi. Mais la question, il était vrai, avait son mérite. Jolie comment ? Elle minauda de plus belle, faisant mine de réfléchir très intensément à la question, tortillant légèrement des fesses, plus par réflexe distrait qu'autre chose. Une robe comment...
" Eh bien, il me faudrait quelque chose de sexy, de révélateur mais pas tant que ça. Quelque chose qui donne envie aux gens de me l'enlever pour voir ce qu'il y a dessous, tu vois ? Qui fait des promesses, mais des que je pourrais tenir. Décolletée dans le dos et sur le devant, peut-être, ou fendue sur le côté... Oh, peut-être avec des genre de lacets sur les côtés, et ouvert pour respirer, et pour qu'on puisse voir que je ne porte pas de culotte ? Un truc du genre ? Genre robe de soirée, habillée mais pas trop, facile à enlever... Ou alors, facile à enlever, mais seulement pour quelqu'un qui ne la porte pas. Comme ça, ça me motivera à trouver quelqu'un pour me l'enlever ! Et je pourrais toujours prétexter avoir besoin d'aide... "
Cette dernière idée lui plaisait bien. Être obligée de demander de l'aide pour aider la robe, la demander à un homme repéré, un qui a l'air sympa, drôle, sexy, tout ça quoi, et se retourner pour le remercier comme il se devait une fois le problème de la fermeture de la robe réglé... Oh oui, une bonne idée...
Elle écoutait à peine, toute perdue à sa rêvasserie, accoudée au comptoir de son amie, lorsqu'elle posa son prix. Elle se contenta de hocha la tête en faisant " Oui oui " distraitement... De toute façon, elle connaissait bien les conditions, il s'agissait sûrement des mêmes que pour la blouse. Le prix du tissu, en l'occurrence. A l'époque, Lizbeth s'en était servi comme excuse pour justifier la longueur de la blouse. Elle était tellement pauvre, après tout... Elle ne pourrait pas s'en sortir aussi facilement cette fois. La robe devait être longue, sinon elle n'avait pas d'intérêt. Elle pourrait peut-être économiser un peu de tissu avec les décolletés et le truc du côté ouvert, mais elle en doutait. Elle n'y connaissait pas grand-chose à la couture, mais elle n'était pas stupide au point de croire qu'on ne lui facturerait pas le mètre entier au prétexte qu'elle en jeter une partie dans le sens de la largeur. Elle-même facturait les rouleaux de sparadraps complets même si elle n'utilisait pas le tout. Parce que le reste était inutilisable.
Le bruit des mains d'Aw' se posant, non, s'imposant sur la table fit sursauter Lizbeth, qui ne s'y attendait pas du tout. Elle releva la tête pour soutenir le regard de son amie, et s'amusa de son sourire et de sa clause de non-négociabilité. Elle savait bien que ce ne serait pas négociable. Aw' était une chouette fille, mais dure en affaires. Et elle avait raison, quelque part, de toutes façons. Alors, Lizbeth souriait, se hissait sur la pointe des pieds - plus intéressant pour le prochain à entrer par la porte que de simplement se relever - et déposa un bisou sur le nez, ratant de peu les lèvres qui la tentaient bien, juste pour le plaisir de la déstabiliser un peu - elle aurait pu prendre un autre type de plaisir si elle n'avait pas raté les lèvres, mais peut-être au prix de son amitié avec la brune, un prix qu'elle n'était pas prête à payer -, et lui adressa un nouveau sourire des plus éclatant.
" Évidemment que ce n'est pas négociable, jeune fille ! Tu auras ce que tu voudras si tu parviens à réussir cette robe. Je serai à ton service. "
A ces mots, elle se recula un peu, pour se donner de la place, et s'inclina le plus bas possible, pendant un instant, avant de se redresser. Elle tira sur sa blouse pour la remettre vaguement en place, et retourna s'installer contre la table.
" Alors, tu as des idées de patron ? "
Elle se souvenait que le patron avait été très important, à l'époque de la blouse aussi. Du coup, elle avait hâte de voir Awrigha dessiner des idées. Ou de dessiner les siennes si elle demandait. |
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| Sujet: Re: Ce soir je serai la plus belle... | |
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